L’école de sous-officiers de gendarmerie s’installe sur le site de l’ancienne BA 102. Une arme en remplace une autre, mais la vocation du site reste militaire. Le plan d’urbanisme existant, et non remis en cause dans le cadre de cette prise de possession des lieux par l’ESOG, est caractérisé par des voies orthogonales irriguant de grandes parcelles rectangulaires ; au Nord, de vastes entrepôts, au sud des bâtiments en peigne, et au centre, une Place d’Armes orientée NO/SE. Les bâtiments ont une faible hauteur et sont recouverts d’une peinture vert camouflage. C’est un plan rigoureux où prévalent l’efficacité des déplacements en véhicules, la lisibilité des espaces et la visibilité des masses construites. De ces principes, nous avons souhaité respecter la rigueur et la clarté des implantations urbaines, en travaillant la hiérarchie entre les bâtiments, les distances à parcourir et les volumes des constructions projetées. Nous avons souhaité trouver un point d’équilibre entre efficacité et rigueur du plan, et création d’un cadre convivial propice à l’enseignement dans un environnement militaire.
Le bâtiment LST (secrétariat + commandement + enseignement) des compagnies 1 et 2 est un volume longiligne occupant d’Est en Ouest le terrain d’assiette du projet. Il est implanté parallèlement à la Place d’Armes et résolument tourné vers celle-ci. Il est encadré par les bâtiments 50 et 51, futurs LST des Cie 3, 4 et 5, et disposé Est/Ouest comme eux. Une parenté visuelle est instaurée, qui pourra être renforcée utilement par l’emploi de la signalétique que nous proposons.
Le bâtiment LST sert de premier plan aux 3 bâtiments de logements créés. Derrière sa silhouette longiligne et plate émergent ainsi 3 volumes élancés plus hauts que leurs voisins, à R+3. Ils rompent avec la relative horizontalité monotone des bâtiments existants. Cet agencement de volumes créé un nouveau lien visuel entre la Place d’Armes et les bâtiments implantés au sud de celle-ci.
La forme des bâtiments ainsi que leur esthétique sont l’expression directe du mode de construction modulaire souhaité par le maître d’ouvrage et développé par Euromodules, mandataire du groupement. Nous n’avons pas cherché à masquer ce principe de modularité, mais à en tirer parti. Ce principe est selon nous une expression possible de la rigueur recherchée. Les bâtiments projetés sont compacts afin de répondre à la nécessaire efficacité énergétique.
Le bâtiment LST est constitué de 32 modules identiques de 12,36m x 3m assemblés par leur grand côté. Seuls les 2 modules de sanitaires échappent à la règle. Ce principe simple et radical est synonyme de rigueur dans le dessin des façades et de rapidité de mise en œuvre.
Les trois bâtiments de logements sont rigoureusement identiques. Ils sont composés de modules de deux largeurs et deux longueurs différentes afin de s’adapter aux nécessités du programme : 873×340, 873×353, 681×340, et 681×353. Un seul module constitue le pignon de le façade nord, affinant la silhouette des bâtiments.
Les brise-soleil, outre leur fonction de protection des parois vitrées et de régulation des apports de chaleur, sont envisagés comme des éléments architectoniques, en contre point de la sobriété des modules. Ils sont horizontaux en façades Sud du LST et Ouest des ensembles de logements, et verticaux en façade Ouest de ces derniers. Ils sont bleus à l’Est (logements) et bruns au Sud (LST). Ils sont de 3 couleurs à l’Ouest : dominante blanche, quelques bruns, et peu de bleu. Répartis de manière irrégulière, ce jeu de couleurs reprend l’idée de l’aléatoire comme méthode de camouflage.